mardi 25 novembre 2014

La beauté — qui jaillit...


La beauté — qui jaillit sans nul besoin d'exister — sodomise à sec le réel et la vérité, qui ne sont que l'envers et l'endroit d'une pouilleuse escroquerie.


  Une vision me hante : TRIPES DANS LE CIEL.
En variantes éclatées elle revient...
Boyaux jaillis de la sombre tiédeur lymphatique — éjectés dans la béance azurée du jour.

L’éclat subit d’une beauté sublime et crue charrie cette même puissance d’ARRACHEMENT.
La beauté est un crachat de lumière arraché à la nuit des viscères.

— Aphrodite en gloire me désosse au soleil.

 

Extrait de Carnage sensitif de Younisos







La belle et la bière

Elle fit jaillir ses seins de son corsage, tout lourds et blancs. 
Son désir enflait en nappes de voracité trémulée.
Devant elle Vlanck demeurait distant, apathique, mâchoire carrée tendue en silence tranchant.
Elle glissa la main entre les cuisses, et un petit râle affleura dans sa gorge.

La mutité glacée du regard de Vlanck exacerbait la fébrilité de la nana...
Guiboles bringuebalant et doigts s’activant crescendo sur la vulve, elle haletait, et ses grosses mèches noires retombaient sur ses yeux révulsés.

Vlanck décapsula une bière.
Elle poussa un long gémissement viscéral s’étiolant en brefs gargouillis râlés s’éteignant. 
— Viens ! gémit-elle.
Il tétait sa bière.



Extrait de
La Chair crue qui s'illumine

 Disponible ici :

 

photo Gianni Casti






dimanche 23 novembre 2014

Trois Phallus

Ma hache s’abattit sur la bête à trois pines. Le dos blanc se fendit laissant échapper des chapelets de petits insectes laiteux crachotant un sang électrique. Un second coup de hache fracassa le crâne translucide qui dégorgea un geyser de cervelle fluorescente et moussue.

La bête triphallique fraîchement décérébrée se releva dégoulinante... de sa gueule en compote émanait un gargouillis de barbaque triturée mêlé d’immondes râles stridulants... ses chairs se défaisaient et ses viscères se liquéfiaient en amples traînées de vermines à pseudopodes ectoplasmiques cependant que les trois pines se dressaient pleines et pâles, trois énormes phallus blancs, nets, d’une nudité effarante.

Je lui assénai encore deux coups de hache, la décapitant et l’éventrant : la moelle de ses vertèbres gicla parmi les ruisselets de sang tandis que ses grosses entrailles roses et blanches se déversaient luisantes, emplissant l’atmosphère d’une douce et enivrante puanteur.

A la hache je m’acharnai sur la carcasse en hurlant... Mes coups portaient, j’étais éclaboussé de débris filandreux, de sang lactescent et de blanchâtres sécrétions... — mais les trois pines demeuraient verticales et intactes, douées de vigueur autonome, en parfaite érection...

Trois belles surgirent alors entre la bête et moi, trois nichonneuses dépoitraillées, voluptueusement goulues, fortement chevelues... elles hurlèrent à ma face, je reculai, puis, chacune, s’emparant à deux mains d’un phallus, déploya une ample langue fraîche et aqueuse pour goûter au gland blanc...


Extrait de Carnage sensitif de Younisos




Schizo-trip/es

 
Une lame radicale étend son platine glacé
sur mes os sciés —
des boyaux schizoïdes
hurlent un free jazz charcuté :
ultime aphonie lymphatique —

et mes glandes effarées
se défont
en crachotements ioniques
tranchant le chant synaptique
de l’esthétique démembrée.


Extrait de Carnage sensitif de Younisos

Younisos

Transes


Je chante ! la boue chante !

Crevons, buvons rouge, osons la fange !

Tremblote ouvre déchire-toi crèèève !

Foutez vos cœurs dehors !

Je vous montrerai les fentes de la beauté — de mon sang  je rafraîchirai vos fêlures immondes —

Qui ose encore parler d’amour et de mort ? — l’Apocalypse est déjà consumée — sur le Net se joue le deuil décalé de la Déflagration qui naguère eût mieux fait de nous réduire en poussière d’astres galeux —

Je chante ! la boue chante !



Dépecez-moi !



Je veux vivre en direct mon déchiquetage intégral, et qu’on mêle mes viscères à des grosses fraises obscènes, et que sur les débris pulvérulents de mon maigre cadavre s’éploient des coïts insensés et de monstrueux festins, et que le ciel vert se fende et dégueule des créatures gélatineuses acéphales, et que le Web soit enfin percé à jour — Web sournois dieu diffus, scélérat.



 Extrait de Carnage sensitif de Younisos




Carnage Sensitif

CARNAGE SENSITIF de Younisos 

Recueil de textes courts, prose et poésie. — 154 pages.


Tranche de chaos sanguinolent, azur déchiqueté, gros seins blancs aveuglants, massacres sensoriels déferlant en flux de charnelles explosions, grand Os t
ranchant, orgie cosmique de carcasses géantes.
La lumière d’une cuisse. Le silence.

disponible ici :


également disponible sur Amazon :
https://www.amazon.fr/Carnage-sensitif-Younisos/dp/2332741224








Mille oranges en furie...


Mille oranges en furie
cervicales écrasant l’algorithme

doux boyaux assoupis en nuées pyrétiques
chantonnant le sourire de boue noire porc avide
de mon ode à la joie assassine

en quasars
débranchant vos circuits lymphatiques
et l'ego fracassé 
dans les fibres crémeuses de l'anus mirifique
flux carmin lamellé de platine

— cuisse juteuse
tue la lune

débridés les gros œufs déchiquettent

sève d'azur
sang ailé faim d’orage et poignard
qui ronronne dans l’abîme.




Extrait de Carnage sensitif de Younisos








Mort je triomphe



Déchiquetées mes tripes rutilent clapotantes hors de ma peau, lourdes de fiel gras. Mon sang s'épand en rigoles sous le ciel blanc.
Jouissant de ma mort je chante, louant la déesse Pourriture, tandis que ma cervelle éclatée gicle vers les firmaments. 




Extrait de Carnage sensitif de Younisos







Younisos






Younisos est Ithuphall-Os


...