samedi 4 mai 2019

Delicatessen


Une armée de steaks mutants aux dents pointues s’abat sur les claires franges du jour. À coups de dents ils déchirent.
L’immonde biologie fait des gargouillis au creux amniotique du silence.
Œsophagite, charcuterie, et autres moelleuses équations.
Qui veut du boudin ?
Le gosier enfin troué, Vlanck crachera le sang doux de son délicieux cadavre.
Les hackers nécrophages se chargeront de ses restes dans le Cloud.
Qui veut du boudin ?
Le cosmos est une grosse farce obscène, fripouillerie lugubre, ridicule, pensa Vlanck en débitant une belle tranche de fesse en tendres petits lardons appétissants.
Les foies mutants envahissent les ascenseurs des startups où ils branlent l’anus du futur, pendant que des milliards de verges et de vulves dégorgent des flots immondes de pixels recyclés en monnaies amorphes.

Extrait de
La Chair crue qui s'illumine

 Disponible ici :




Younisos


vendredi 3 mai 2019

La lumière d'un sein



La Lumière d'un sein
par Younisos

Essai sur la chair : Phénoménologie de la perception charnelle.

Devant un beau sein qui s’illumine, la raison, le discours, la pensée sont impuissants.

Un essai sur la chair ne peut prétendre qu’à l’expression désespérée d’une tentative de lucidité déchirée — la vision claire et distincte de ce qui, en-deçà du verbe, engage la totalité des viscères, jusqu’aux infimes fibres sensitives. Car l’évidence sensorielle d’un gros sein illuminé introduit l’excès et la transgression au sein de l’évidence en soi. D’où la pertinence d’une phénoménologie de l’apparition charnelle qui puisse introduire à une esthétique de la chair et de l’excès tout en assumant la cruciale disjonction entre vision esthétique et expérience érotique.

Disponible ici :