Je
chante ! la boue chante !
Crevons, buvons rouge, osons la fange !
Tremblote ouvre déchire-toi crèèève !
Foutez vos cœurs dehors !
Je vous montrerai les fentes de la beauté — de mon sang je rafraîchirai vos fêlures immondes —
Qui ose encore parler d’amour et de mort ? — l’Apocalypse est déjà consumée —
sur le Net se joue le deuil décalé de la Déflagration qui naguère eût mieux
fait de nous réduire en poussière d’astres galeux —
Je chante ! la boue chante !
Dépecez-moi !
Je veux vivre en direct mon déchiquetage intégral, et qu’on mêle mes viscères à
des grosses fraises obscènes, et que sur les débris pulvérulents de mon maigre
cadavre s’éploient des coïts insensés et de monstrueux festins, et que le ciel
vert se fende et dégueule des créatures gélatineuses acéphales, et que le Web
soit enfin percé à jour — Web sournois dieu diffus, scélérat.
Extrait de Carnage sensitif de Younisos
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