dimanche 23 novembre 2014

Trois Phallus

Ma hache s’abattit sur la bête à trois pines. Le dos blanc se fendit laissant échapper des chapelets de petits insectes laiteux crachotant un sang électrique. Un second coup de hache fracassa le crâne translucide qui dégorgea un geyser de cervelle fluorescente et moussue.

La bête triphallique fraîchement décérébrée se releva dégoulinante... de sa gueule en compote émanait un gargouillis de barbaque triturée mêlé d’immondes râles stridulants... ses chairs se défaisaient et ses viscères se liquéfiaient en amples traînées de vermines à pseudopodes ectoplasmiques cependant que les trois pines se dressaient pleines et pâles, trois énormes phallus blancs, nets, d’une nudité effarante.

Je lui assénai encore deux coups de hache, la décapitant et l’éventrant : la moelle de ses vertèbres gicla parmi les ruisselets de sang tandis que ses grosses entrailles roses et blanches se déversaient luisantes, emplissant l’atmosphère d’une douce et enivrante puanteur.

A la hache je m’acharnai sur la carcasse en hurlant... Mes coups portaient, j’étais éclaboussé de débris filandreux, de sang lactescent et de blanchâtres sécrétions... — mais les trois pines demeuraient verticales et intactes, douées de vigueur autonome, en parfaite érection...

Trois belles surgirent alors entre la bête et moi, trois nichonneuses dépoitraillées, voluptueusement goulues, fortement chevelues... elles hurlèrent à ma face, je reculai, puis, chacune, s’emparant à deux mains d’un phallus, déploya une ample langue fraîche et aqueuse pour goûter au gland blanc...


Extrait de Carnage sensitif de Younisos




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